Ici. Et là aussi.

Hey !
Tous les mois vers le 5, avec cette lettre
je t’emmène en balade dans mon pays, pour garder le contact.
Cette fois, viens glisser,
depuis le haut du crâne jusqu’au bout de mes bras.
Ça parlera d’ici
Et de là, aussi.

J’ai un ami

en haut, dans mon pays perso.
Un ami prolifique,
qui rend la vie magique,
me donne pas mal d’idées
et qui en a sous l’pied.

Son côté plaisantin
me fait faire des trucs
anodins.
II partage mes délires,
et m’aide à mieux saisir
la vie.

Car sa logique est belle.
Je pose les faits, il déroule les effets.
Je mets les causes en parallèle,
en conséquence, en ribambelles,
et il déploie plusieurs idées simultanées

en mode
arborescence.

__

Tous les deux,

on aime les histoires.
Certains matins (ou soirs)
on s’en invente à deux.
Il est cool, je roucoule loin des foules
et les idées remontent de moi à lui
de lui à moi.

Bref, c’est un bon poteau
de mon pays perso,
là-haut.

__

Mais parfois

il s’emballe,
pète un plomb,
joue au con.

«Bouge -toi.
Sors-toi les doigts …
Tu pourrais avancer
Pauvre c….
Remue, putain !
On n’va pas croupir là ! »

__

Au début,

je l’écoutais,
déverser son humeur, me culpabiliser
étonnée et sonnée.

«C’est vrai : je ne suis pas assez cela
et trop ceci -aussi.
Alors vas-y, fais ce qu’il dit.
Sors-toi les doigts,
etcétéra. »

Je le laissais médire,
me réduire.
Il fallait réussir.

__

Au gré d’autres amitiés,

de chocs et de brisures,
grâce à de belles rencontres et de micro-victoires
et au fil de lectures,
j’ai remué un peu
comme ça, sans lui !

J’ai respiré, assoupli,
vidé et renforcé,
soufflé et courbé
d’autres parties de moi.

C’était moins haut, plus près.
C’était

ici.
Et là aussi.

__

J’apprends

de plus en plus à le faire taire parfois.
A dire « je ne te vois plus » avec le dos
A lui dire « pas pour moi » avec les bras.

Stopper un instant le courant :
arrêt des connexions,
aération.

Et du haut du cortex,
ses paroles de troll
s’affolent et s’étiolent.

Ressentir,
ne rien dire.

__

 

Ici. Et là aussi,

Ça vit.
Je bouge mon corps,
balance mon cœur,
laisse circuler cette énergie
hors de lui.

La dernière fois que j’ai fait ça,
je crois bien l’avoir entendu
me chuchoter,
comme ça, vite fait,
un «merci»

soulagé.

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