Nouveau monde

Normalement, une fois par mois, je vous écris. La newsletter est un prétexte pour rester en lien. Je viens vous faire signe. Raconter des histoires courtes, vous donner des nouvelles, des idées et vous faire sourire.
Normalement. Mais la normalité, en ce moment…
Nouvel ordinaire

Cette fois, rien à raconter : je vis le même chapitre que vous.
La même chose que des milliards de gens depuis des jours ou des semaines. Cette période extraordinaire est notre ordinaire.
On n’est pas à un paradoxe près.
Nouvelle consigne
Nous voilà tous chez nous. Enfermés. Pour éviter le virus, on évite tout le reste. On nous l’a dit, redit, rabâché. Sinon, il y aura des morts en nombre. Nos moyens de soins sont ce qu’ils sont. Évitons la courbe en cloche. Ou les soignants devront choisir les plus «jolis» du groupe pour les respirateurs.

Nouvelles classes

Il y a plusieurs sortes d’enfermés. Ceux des maisons avec jardin et ceux des appartements, avec ou sans balcon. Il y a les isolés, il y a les surpeuplés. Ceux avec coin de solitude, et ceux qui doivent faire sans. Les malades, les porteurs sains identifiés, les personnes fragiles et les autres.
A chaque fois, rien à faire, c’est comme ça. Classement sans appel.

Nouvelles aptitudes

Qu’importe le flacon, nous voilà confinés. Pour un contrat à durée renouvelable, renouvelé. A durée indéterminée, car encore indéterminable.

Le seuil de tolérance au confinement varie selon le caractère. Chacun fait des efforts. Faire bonne figure, patienter, tenir, contenir.

Nouveaux écarts

Les premiers tournent en rond dans leur salon. Télétravail, chômage… Les autres soignent les malades. Le calme des jours plats pour les uns, pour les autres, l’enfer annoncé des hôpitaux bondés.

Entre les deux, il y a tous ceux qui organisent et « logistiquent » : les policiers, les éboueurs et ceux qui font à manger, transportent, mettent en rayon. Pour eux, ni lenteur du divan, ni horreur du champ de bataille : ils doivent poursuivre, sortir, servir.

Réunions ZOOM à la cuisine,
tâches de première nécessité,
urgences sanitaires en milieux sensibles,
nos missions nous trient.
Nouvel ordre social

New Deal

Corona et moi
Respiration. Méditation. Pilates. Yoga. Trouver les mots, poser les idées, rédiger, produire. Difficile. Vite, accrocher le présent, sortir de mon bureau, aller parler.
Corona et nous
Se parler de plus loin. Ne rien frôler. Les masques passent, les bouchent se cachent, les mains se fuient. Chacun sa place, écarts tenus. L’époque où l’on s’embrassait l’air de rien est bien loin. C’était le 10 mars 2020 et tous les jours d’avant.

Renouveau

Le printemps est là. Insistant, prodigieux. Tout ça n’est pas son problème. La nature est colorée, centrée sur son activité. Les souris n’en finissent plus de danser. Les oiseaux chantent plus fort, sans les voitures sur la route.
Silence insouciant. Presque insolent, dirait ma grand-mère.

Nouvelles notifications

D’abord, les SMS ont fleuri. Prendre des nouvelles se rassurer sur nos proches, repérer les situations tendues. Ensuite WhatsApp s’est imposé. La France entière s’émoticônes et se bisouille.

Étiquettes de vin en gros plan, plateaux apéro, boutons de rose, jardins tondus. Un coin de table nous occupe, la panière de fruits nous enchante… Les transferts de vidéos, bande-son, dessins, ou phrases optimistes vont bon train. Tout bon gag est reçu 2.8 fois en moyenne en 6 heures. Propagation bégnine.

Nouveau glossaire
  • COVID-19 : pathologie mondialement observée
  • Coronavirus : virus mondialement familier.
  • Distanciation sociale : nouvelle échelle de proximité. Espace imposé entre soi et les autres, à force de déclarations officielles et de scotch sur sols de magasin de première nécessité.
  • Notifications : nouvelles pauses-café.
  •  Confinement : organisation sociale qui se propage d’est en ouest, sur tous les continents. Atteinte aux libertés individuelles, consentie et soutenue par une grande majorité de l’opinion publique.
  • Déconfinement : espérance encore floue d’un retour à d’autres règles de vie.
Nouvelles rencontres

Ce soir, c’est apéro Skye.
J’ai flouté mon arrière !
Attends, je mets mon casque.
Clique sur le micro en bas à gauche, on ne t’a pas entendu.
Les enfants vont sur Discord, c’est plus fluide.
Les cours, pour eux, c’est sur Teams.
Désolée ça ne passe plus, on-se-rappelle-sur-le-tel ?

Nouvelle leçon ?

Je ne sais pas.

Je suis encore étonnée. Tous ces foyers fermés, ces gens derrière leurs murs, partout : en France, en Europe et dans le monde. La moitié de l’humanité confinée…

L’être humain veut du sens, sinon c’est abyssal. Moi je ne sais pas.

J’entends les théories, les colères, les visions… Pour l’heure rien ne me va. Je cherche à peine. C’est comme ça. Je ne me sens pas de taille.
Attendre la vague, plonger sous l’eau. Observer d’en-bas. Soutenir ceux qui servent. Se montrer sage, bien rangée chez moi. Et laisser faire le temps. J’y verrai plus clair plus tard.

Et le boulot ? Là aussi, je ne sais pas.

Mais quand même. Au fond de moi, dans les deux cas, je ne peux pas m’en empêcher. J’ai confiance. Portez-vous bien…

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