Je pensais
que ces sujets étaient derrière
que par ici, le droit à l’avortement, la liberté, la banalité d’être une femme
était
un enfer d’avant
une affaire d’antan.
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De mairies
en directions, de réunions en déjeuners, naïve que j’étais, j’ignorais royalement mes appuis de naissance,
famille soutenante, aimante et ma couleur blanche. Et j’ignorais aussi mes handicaps.
Dans ce monde éduqué, je me disais que j’avais su tirer mon épingle du jeu
enivrée de mes victoires, persuadée d’y être arrivée -parvenue, grâce à mes petits efforts.
Éduqué ce monde ?
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J’ai reconnu plus tard
C’est vrai, il y avait toutes ces fois lors des réunions à cravates,
ce murmure oppressant qui revenait ce mantra :
tiens-toi bien, fais-toi accepter sans être regardée de près,
sois correcte, pas de soupçon à la con,
dis un truc intelligent
pour qu’ils sachent,
qu’ils soient bien certains, ces vilains,
que tu n’as pas couché.
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Depuis mes 40 ans
à peu près, je défais.
Les idées de ce monde-illusion où tout restait possible : lectures, podcasts, discussions, réflexions,
quelques pas de côté et des pieds dans le plat.
Masculinité & féminité, genre et pouvoir, sexe -poussoir.
Tout ça était intellectuel,
Croisement de théories, vision à nuancer,
une fois encore, je me trompais.
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Parce qu’ensuite, ça a craqué.
Le pot de chambre était plein, il a débordé.
Les atrocités crasses ruissèlent sur des réseaux clinquants,
témoignages et scandales à tous les étages
de ces lieux d’influence et de pouvoir.
Trahisons des icones de vertu, perversité pré-acceptées de ces artistes adulés,
manipulation sans fin de femmes-matières,
progrès développé pour les hommes – étalons
L’horreur à choix multiples n’en finit pas et les drames se trament
et les forts se pâment.
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